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Ce que ce continent virtuel m'enlevait de vie vraie

Updated: Nov 10, 2022

Ces non-choix qui façonnent notre quotidien

Ou pourquoi je choisis de quitter Facebook

Je m'inscris parce que c'est chouette, les amis de loin y sont et ça permet de rester en contact, puis il y a des personnes formidables qui y partagent de véritables pépites. J'y créé une page pro parce qu'on me dit que ça permet de toucher un public plus large. J'ai l'élan d'ouvrir une autre page pour y partager mes "paroles dites debout", ces bouts de moi sur papier qui prennent une toute autre vie lorsqu'ils sont par la voix exprimés. Etc, etc.

Alors c'est super, parce que parfois il y a de magnifiques rencontres, qui se concrétisent ensuite dans la vraie vie, puis parce qu'au quotidien ces phrases qui touchent le coeur, ces savoirs accessibles en un clic, ces gens qui osent dévoiler des morceaux d'intimité, tout ça, ça nourrit!

Oui... mais à quel prix?

L'histoire des balles de golf

Suite à une belle conversation avec mon frère la semaine dernière, lui qui a décidé avant moi de quitter le "livre des visages"(Face Book), je reste songeuse, avec une sensation qui chipote au creux du ventre. Je me remémore cette histoire, peut-être que vous la connaissez, celle de la démonstration du prof de philo avec ses balles de golf.

Il entre dans la classe avec une jarre en verre.

Dans cette jarre, des balles de golf et, entre les balles de golf, du sable.

"Cette jarre est-elle remplie?" La réponse est unanime, pas de doute, elle l'est.

Une deuxième jarre, qui contient la même quantité de sable que la première. "Cette jarre est-elle remplie?" Non, loin s'en faut.

Une troisième jarre, avec la même quantité de balles de golf que la première. "Cette jarre est-elle remplie?" Tout le monde semble d'accord, oui, les balles de golf remplissent la jarre.

"Maintenant je vais vous dévoiler leur nom, à ces deux éléments."

"Le sable s'appelle 'superflu', les balles de golf 'essentiel'".

Nous vivons dans une société qui accorde toute son énergie au superflu, et en oublie l'essentiel. Ce qui fait de nous des jarres à trois-quarts vides, brassant le peu de sable dont nous disposons pour occuper l'espace.


La première fois où j'ai consciemment choisi mon essentiel

Il y a quatre ans et demi, enceinte de trois mois et vivant en Thaïlande, on m'annonce un cancer de la peau, me parle de mes chances de survie à dix ans comme très minimes, on me suggère d'avorter car la grossesse est incompatible avec tout traitement. STOP. Respirer. Ressentir. La vie palpite en moi. Je ne me suis jamais sentie aussi vivante.

Un regard à mon homme, tendresse. Dans ce tunnel entre nos deux regards un amour qui brûle tout ce qui n'est pas vrai.

Oui, la vie!

L'essentiel est là.

Et donc Non. Non à tout traitement tant que cet enfant n'est pas né.

Rentrer en Belgique pour être proche de la famille et la f'âmi.e.

M'entourer de thérapeutes en tous genres qui me reçoivent dans mon être entier, holistique, immense. Et poursuivre le dialogue avec l'hôpital aussi, faire cette opération sous hypnose pour enlever, couper, me délester.

Le cancer n'ira pas plus loin que ce mélanome nodulaire malin.

Ma vie ne sera plus jamais la même. La conscience de la préciosité de cet essentiel qui s'appelle Amour, relations, Vaillante Vie Vraie. Vaillante parce qu'il faut du courage pour, encore et encore, se réaligner, couper, dire aurevoir à tout ce qui n'est pas tout à fait juste, ce qui ne fait pas tout à fait sens. Ce qui m'éloigne de ce qui fait que je peux mourir demain.

Parce que oui, je peux mourir demain. Et je mourrai joyeusement demain.

Pour autant qu'aujourd'hui soit vivant, chaque jour :)

La maternité, un quasi-burnout en 5 mois, le tantra, un accident, des douleurs dans le bas-saint.

À chaque fois que je m'égare, la vie se charge de me rappeler à elle, "sois pleinement vivante ou ne sois pas".

Cette fois-ci, une conversation avec mon frère a suffi.

Je choisis de vivre, d'écrire, de vous accompagner

Et donc Facebook, c'était le sable qui prenait tant de place que toutes les balles de golf n'entraient plus :) !

Une fois de plus, la vie me demande de couper, me délester, alléger.


Ceci dit, j'ai vraiment envie de rester en lien avec vous. Ces liens me sont précieux, ils sont les radicelles auxquelles les miennes se relient en souterrain, ce qui donne souffle à tout élan, toute vision qui passe par ma singularité mais n'est finalement qu'expression d'un universel qui me dépasse tellement. Je vais continuer à vous écrire, ici et dans mes nombreux carnets en passe de devenir un livre. Une newsletter verra le monde également, n'hésitez pas à m'écrire pour vous y inscrire (celicia.theys@gmail.com).

Je continue également évidemment à vous recevoir chez moi pour vos "initiations papillon" (voir onglet "mes services"), au VorteX CreatiV pour nos ateliers "Explorer nos Deuils" ou notre Formation intensive pour aspirants praticiens en art-thérapie ( voir onglet "collectif").

L'essentiel n'est pas ce qui sert la productivité d'une société désincarnée de ses liens humains. L'essentiel, c'est vous, c'est nous, c'est ce grand "je suis" qui nous habite et nous dépasse. La joie, la vie. L'Amour, quoi :)


Restons en lien!

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